Au Collège, nous avons cherché à diversifier les manières d’apprendre, en faisant varier la périodicité et la durée des activités, les possibilités de regroupement des enfants et les situations d’apprentissage.
Certaines matières ne sont enseignées qu’en apprentissages dits systématisés : (EPS, Langues I et II, Informatique et Histoire/Géographie en 6ème et 3ème).
Ce sont des séances de travail qui ont lieu une ou plusieurs fois par semaine, toute l’année et par classe. Le rythme de travail est davantage donné par l’enseignant. Le travail y est essentiellement individuel ou collectif et organisé dans une progression annuelle.
D’autres matières ne sont enseignées que dans le cadre des modules (Sciences naturelles, Arts plastiques, Photo-vidéo, Musique). Il existe enfin un troisième type d’activités dans la semaine : le Projet.
Les modules
Les modules regroupent des enfants d’âges différents (groupes de 7è/6è, 6è/5è, 5è/4è, 4è/3è). Ainsi chaque enfant de 6è, 5è, et 4è se retrouvera, à divers moments de la semaine, en tant que plus jeune ou en tant que plus âgé d’un groupe.
Dans son petit groupe de travail, il peut aider, être aidé, expliquer, proposer une solution plus expérimentale, se rattachant davantage à du concret, ou déjà utiliser des démarches plus conceptuelles. Les connaissances, les outils de travail des enfants étant effectivement différents, il sera possible alors de confronter des démarches différentes, de retravailler des notions mal ou pas assimilées, ou d’aller au-delà de ce qui est habituellement proposé à une classe d’âge.
Ce sont des séances de 2 heures, sur 8 semaines consécutives, qui permettent de travailler sur un sujet formant une unité qui n’est pas forcément un point du programme d’une classe.
Les modules permettent de manipuler, de développer des démarches de recherche, de respecter davantage les rythmes individuels, de mieux répondre aux difficultés de chacun, de travailler de façon moins parcellaire.
L’enfant peut, avec les autres, fabriquer ses outils, s’investir dans une production individuelle ou de petit groupe, expérimenter des matériaux et des techniques diverses.
Le nombre d’enfants (moins de 20), permet un réel échange entre eux.
Quelques intitulés de ces modules :
- Symétries, Aires, Ecrire une robinsonnade ou Peupler le milieu en 6è/5è,
- Volumes, Mesures ou Images et mots en 7è/6è,
- Trigonométrie, Relations dans le plan, Images pour convaincre, Tectonique des plaques ou Autobiographies en 4è/3è,
- Volumes du bas-relief à l’assemblage, La ville en poésie, Electricité, L’Europe et la France, Lire et écrire des textes documentaires en 5è/4è.
Dans les matières qui sont enseignées à la fois en apprentissages systématisés et en modules (Français, Mathématiques, Physique, Histoire/Géographie en 5è/4è), la répartition s’est faite selon la nécessité d’une progression annuelle pour certaines notions ou selon l’intérêt de manipuler, d’avoir du temps pendant les séances pour émettre des hypothèses, les vérifier, pour procéder par essais- erreurs.
Une même notion, développée sur 2 ans dans les programmes peut alors être proposée en module (statistiques en 5è/4è, matières/couleurs en 6è/5è).
Le projet
Une demi-journée par semaine, soit 3 heures de suite, les enfants sont regroupés par classe de même niveau, autour d’un projet annuel dont le thème commun à l’ensemble du collège, est choisi par les enseignants en début d’année.
Cette activité est la continuité de pratiques que les enfants connaissent à l’école depuis les petites classes.
L’objectif est à la fois méthodologique et social : apprendre à travailler ensemble et à réaliser une production ou un objet collectif qui ne soit pas une juxtaposition de tâches partagées.
Les méthodes mises en œuvre sont diverses et sortent du cadre de techniques scolaires liées aux disciplines : des moyens plus larges d’investigation, d’observation, de classement, d’analyse, d’association, d’expression sont utilisés.
Les enfants élaborent des questionnaires, pratiquent des interviews, émettent des hypothèses de travail qu’ils vérifient par l’observation et l’analyse, confrontent leurs résultats.
Peu à peu le projet se construit à partir de ces axes de recherche et se réalise sous diverses formes : exposés, saynètes, maquettes, montages diapos, films… Ces réalisations sont montrées en fin d’année aux autres enfants et aux parents, lors d’une journée «portes ouvertes».
Cette activité «projet» incite l’enfant à être actif, à organiser son travail à son rythme. Il partage avec les autres ses questions, exerce son esprit critique, fabrique ses instruments de connaissance et peut acquérir une certaine autonomie dans le cadre d’activités scolaires. Par petits groupes, les enfants s’organisent pour un travail précis sur plusieurs séances et chaque groupe est régulièrement confronté au groupe classe.
Au cours de cette activité hebdomadaire, les enseignants délimitent les recherches et guident les enfants, ce qui nécessite une écoute et un suivi de chacun. Ils travaillent à deux, non seulement pour rendre l’aide plus efficace, mais aussi pour confronter deux points de vue différents.
C’est une activité au cours de laquelle les enseignants sont eux-mêmes en recherche, où ils n’ont pas forcément la solution aux problèmes rencontrés. Les échanges de savoir entre enfants et adultes sont donc rendus possibles et réels.