Donner une place à une vie de classe, avec des intérêts et des projets communs à tous les enfants, a une place fondamentale dans la pédagogie Decroly.
Dans une classe par nature hétérogène, il est fondamental de sauvegarder une unité, une vie de classe dans laquelle les enfants travaillent ensemble autour d’un projet. C’est ici que la notion decrolyenne « d’intérêts » trouve sa place.
Les projets liés à un intérêt commun peuvent émerger d’un questionnement des enfants, de leurs observations. Ils permettent la constitution du groupe-classe, et sont l’occasion d’échanges, de coopération entre enfants. Ici, le travail de chacun, est utile à la réalisation du projet de tous, même si les compétences sont très diverses. Sont ainsi favorisés les recherches communes, le travail d’ordre méthodologique et les activités transdisciplinaires. Ce type de travail permet également de donner du sens aux apprentissages qui s’intègrent alors de manière visible à la réalisation d’un projet concret.
Par exemple, un travail sur le jardin de la classe permet, en fonction des capacités de chaque élève :
- des activités de mesure (périmètre, aire, durées, pesées des récoltes)
- des activités autour de la topologie (plans à l’échelle, travail sur l’exposition)
- des activités mathématiques (proportionnalité, calculs pour les achats nécessaires, courbes de croissance, etc.)
- des recherches documentaires, des productions d’écrits…
- l’étude du cycle des végétaux, la notion de milieu, etc.
- des activités de plantation, de cuisine, etc.
- organiser les apprentissages les plus adaptés aux rythmes et aux besoins des enfants.
- La différenciation peut se faire à partir d’une proposition collective, à partir d’un même support, seule la tâche demandée étant individuelle et menée de manière autonome.
Une telle différenciation peut aussi être assurée dans le cadre de groupes hétérogènes (l’objectif est de permettre la collaboration, la recherche commune, et la confrontation des méthodes), mais également avec des groupes homogènes (la collaboration trouve alors sa justification dans les besoins communs, et dans l’apport d’aides spécifiques).