« L’enfant acquerra la technique par la méthode globale toujours dérivée de notre grand principe d’observation: l’enfant voit globalement (tout comme nous voyons globalement ce qui se présente nouvellement à nous), il reconnaît les objets et les êtres sans en reconnaître les parties, il dessine globalement, il lit globalement, il écrit globalement, il entend globalement, il chante globalement Il analysera plus tard, beaucoup plus tard, peu à peu, et, dans de nombreux domaines, il n’analysera jamais. » O.Decroly
Pourquoi cette méthode ?
- Parce qu’elle tient compte de l’enfant avec ses tendances, ses besoins, ses possibilités, ses aspirations et son évolution.
- Parce qu’elle fait appel à la curiosité, au jugement, au raisonnement, à l’esprit d’observation, au gré de l’effort.
- Parce qu’elle est intimement liée à une vie de classe, vie faite : d’intérêts venus de l’extérieur et véhiculés par les enfants, de propositions faites par le milieu scolaire, de jeux, d’activités de toutes sortes également valorisées, de rapports affectifs.
- Parce qu’elle est une nécessité pour une classe qui veut maîtriser son devenir, reconnaître la parole des enfants, les faire vivre dans un milieu scolaire qui soit le leur et dans lequel ils soient réellement acteurs.
- Parce que contraire à toutes les mécanisations, elle ne mise pas sur des résultats à court terme, permet de prendre en compte les demandes individuelles les plus diverses, et laisse des initiatives au maître et aux enfants.
D’où viennent les textes ?
Tous les textes, surtout dans un premier temps, sont l’expression de la vie de la classe : issus d’un vécu collectif, ils permettent à l’ensemble des enfants de s’y retrouver. Ainsi, le livre de la classe se fait jour après jour : il est l’histoire de son aventure.
Comment les choisir ?
Réflexion d’un enfant faisant écho au niveau du groupe, fruit d’un moment d’entretien, d’un vécu quotidien, d’un temps d’observation ou d’une des multiples activités de la classe, le texte retenu est celui qui exprime le mieux l’ensemble des réactions du groupe classe face à un projet, à un événement, à la découverte d’un objet…
Ni trop long, ni trop complexe, sans intention plus ou moins déguisée de centrer sur un son particulier, respectant le plus possible le vocabulaire et l’expression même des enfants, il peut se réduire à une seule phrase, mais sera toujours porteur de ce qui a fait l’essentiel du vécu collectif :
– on s’est étonné, on a touché, on s’est exclamé, on a fait des comparaisons justes, imprévisibles ou saugrenues, on a associé des souvenirs personnels, on s’est posé des questions d’utilité, de rapport…
– on n’a vu qu’un tout petit détail qui a éclipsé tout le reste, bref on a réagi globalement avec ses sens, ses émotions, sa réflexion.
Quel nombre de textes ?
Ce n’est pas le nombre qui importe mais la qualité de fixation de chaque texte.